Le Département

CONTRAINTES ET PRIORITES DU DEPARTEMENT DE GOUDIRY


Introduction :
Avec une superficie de 17.057 km², Goudiry est le département le plus vaste au Sénégal et correspond généralement, à l’espace géographique de l’ancienne province historique du Boundou.
Erigé en département par décret décret no 2008/747 du 10 juillet 2008 et rattachée à la région de Tambacounda, Goudiry est subdivisé en 4 arrondissements : Bala, Boynguel bamba, Diankhé Makhan et Koulor. Le département comprend 15 communes, 497villages dont 106 hameaux.
PRINCIPAUX ATOUTS
• Le département se situant dans la zone soudano-sahélienne ; enregistre deux saisons : une saison sèche et longue de Novembre à Mai ; une saison pluvieuse de Juin à Octobre dont la pluviométrie varie entre 400 et 850 mm avec une moyenne de 678mm/an.
Il subsiste après chaque hivernage de nombreuses mares et cours d’eau temporaires : ce qui favorise l’importance du cheptel et des pâturages dans cette partie du Sénégal.

  • L’agriculture est de type extensif et reste dominée par les cultures vivrières (mil, maïs, sorgho) et les cultures de rente (arachide d’huilerie, coton) qui représentent 25% de la surface exploitée.. Elle est exclusivement tributaire de la pluviométrie et s’appuie sur une main d’œuvre importante. L’agriculture va souvent de pair avec l’élevage qui lui fournit de la fumure organique. Il est noté la présence de structures qui encadrent les producteurs et éléveurs.
    Le système agricole prédominant est de type traditionnel. Il est caractérisé par de grandes exploitations familiales. Les activités maraîchères sont pratiquées dans des superficies relativement petites, elles sont pratiquées par la composante féminine par le biais des groupements et associations et celles des jeunes qui exploitent des périmètres individuels.

• La faune est assez riche et variée surtout dans le sud du département ou une étude dans la R.N.C(Réserve Naturelle Communautaire)du Boundou a fait ressortir la présence de plusieurs espèces de mammifères parmi lesquelles on peut citer : Gazelle à front roux, ourébi, Phacochère, Reunca, Céphalophe de Grimm, Guib harnaché, chacal, Hyène, Caracal, Mangouste, Serval Mangue rayée, Callitriche, Patas, Babouin de Guinée, Rat, Porc-épic,Ecureuil,
orytérope ; quant à l’avifaune on note la présence des Francolins, pintades…
N.B : CAMPEMENTS DE CHASSE
• La végétation est largement dominée par les savanes arbustives et boisées des plateaux, les savanes arborées et boisées des vallées et les savanes arborées des plateaux. Les principales essences rencontrées sont : Combretum glutinosum(ratt),Combretum micranthum(quinquéliba),Cordyla pinnata(dimb),Guiera senegalensis(nguer),Sterculia setigera(mbepp),Pterocus erinacens(vèn),Prosopis africana(Ir),Adansonia digitata(buy)…
La Foresterie est très développée : l’exploitation forestière est réalisée pour les besoins domestiques et alimentaires(cueillette de fruits, bois ).Une menace réelle pèse sur certaines espèces ligneuses en raison des feux de brousse, des transhumants (conflits fréquents avec les agriculteurs pour le parcours de bétail) et les exploitants de tous bords (menuisiers ébénistes, populations locales, commerce de bois mort et de charbon de bois). Le reboisement est marginal.
N.B : L’environnement du département n’échappe pas aux changements climatiques et à la dégradation. Car, il subit une déforestation accentuée, une érosion hydrique et éolienne des sols, une modification négative de la pluviométrie. Ce phénomène entraine la diminution du couvert végétal et la disparition de certaines espèces végétales.
• La population du département est estimée à environ 131517 habitants source RGPHS soit 16.9 % de la population de la région avec 8hbts/km2. Les jeunes de moins de 20 ans constituent plus de 58,5¨% de la population dont 83,12% vit en milieu rural. Elle est composée en majeur partie de peulhs, de sarakholés, de mandingues, de wolofs… Le département de Goudiry est caractérisé aussi par une importante communauté établie en France et en Afrique centrale dont les transferts financiers constituent la principale source de revenus des populations. Les migrants sont aussi mobilisés dans la réalisation d’infrastructures d’accès aux services sociaux de base notamment des infrastructures sanitaires, écoles, postes de santé et lieux de culte.
Le département dispose aussi d’un tissu associatif très développé qui touche tous les secteurs d’activité ainsi que divers partenaires au développement. L’analyse de la dynamique organisationnelle a permis d’identifier plusieurs organisations regroupées au sein des entités que sont :
− Les unions des GPF et GIE ;
− La zone qui regroupe les ASC du mouvement sportif ;
− Les associations de développement.
− Les autres associations sont constituées des cadres de concertation et des structures de gestion telles que le CLCOP, CIVD, l’ASUFOR, les APE etc.).
− Parmi les partenaires au développement on peut citer : UNICEF ; Plan Sénégal ; Croix rouge ; TOSTAN ; CARITAS ; ONG La Lumière . …

Goudiry, février 2017

PRINCIPALES PRIORITES

SERVICES SOCIAUX DE BASE

17 villages/385 soit 4% ont un point d’eau potable situé à une distance maximale de 2 km région 14% ; niveau national 53%.
L’approvisionnement en eau est assuré par des forages à motricité humaine en général dans le milieu rural et à travers des réseaux d’adduction d’eau dans certains villages ou groupes de village en majorité réalisés par les associations de migrants avec l’appui des partenaires dont le PAISD et AQUA ASSISTANCE. Les forages à pompes manuelles souvent en panne et les puits modernes ou traditionnels constituent les sources les plus nombreuses et les plus utilisées.

N.B : besoins de micro barrages, …
 L’accès des populations rurales à un poste de santé sur un rayon de moins de 5 km : 34 villages sur 385 = 9% ; Région 20% ; Moyenne nationale 43%.
Le département dispose de centres et de postes de santé qui polarisent plusieurs villages. Les postes ne sont pas bien équipés et les maternités sont rares et sous équipées.La prise en charge d’une bonne partie du personnel de santé, en milieu rural, est assurée par les populations. On compte sur tout le département, 34 Postes de santé et 2 Centres de santé pour une population de plus de 131.517 habitants.

 école située à une distance inférieure ou égale à 3 km) :93 villages sur 385 = 24% ; Région 36% ; Moyenne nationale =56%.
Le retard dans la scolarisation universelle et les déperditions scolaires depuis l’élémentaire, au moyen et au secondaire font que de nombreux jeunes se retrouvent sans métier et sans emploi avec comme seul porte de sortie l’émigration clandestine (plus de 300 jeunes refoulés de Libye) : nécessité de mise en place de structures de formation professionnelle.
 distance supérieure à 5 km d’une route bitumée. Département de Goudiry : 37 villages sur 385 = 10% ; Région17% ; Moyenne nationale 35%
 distance inférieure ou égale à 5 km d’une route latéritique.Département de Goudiry : 115 villages sur 385 = 30% ; Région 32% ; Moyenne nationale : 46% ;
Les pistes dégradées et érodées constituent l’essentiel du réseau routier du département. Seule la route goudronnée qui correspond au tronçon de la Nationale1(axe Dakar-Bamako) permet la mobilité des personnes et des biens dans de meilleures conditions.
A celle-ci s’ajoute l’axe GOURIRYDIANKE MAKHAN , et les nouvelles pistes communautaires en construction, notamment le programme PPC/PNDL (Goudiry à Koussan sur environ 34 km ; Sinthiou Mamadou Boubou à Toulékédé sur environ 63 Km ; Soutouta-Bani Israel ; Tagou talla- Koar. L’amélioration de la mobilité dans la réserve naturelle communautaire du Boundou). Le désenclavement constitue ainsi une grande priorité dans le département avec plusieurs villages qui sont totalement coupés du pays en saison des pluies.

 seul 12% des villages du Sénégal sont actuellement électrifiés. Département de Goudiry : 2 villages sur 385 = 1% ; Région4%.
L’éclairage solaire constitue le seul moyen le plus utilisé dans ces localités.

 d’un réseau de téléphonie dans le village ou à une distance inférieure ou égale à 5 km. Département de Goudiry : 85 villages sur 385 = 22% ; Région 58% Moyenne nationale 85%
 Le secteur du commerce occupe une place importante. Le faible équipement du marché et le faible pouvoir d’achat de la population locale sont les principales limites du secteur.
Le département dispose de marchés hebdomadaires qui permettent l’écoulement des produits locaux, du bétail et l’approvisionnement des Populations en denrées de première nécessité. Les équipements d’allégements des travaux des femmes et les unités de transformation des produits locaux sont quasi absents dans certaines localités ou la pénibilité des travaux domestiques constitue la première cause de la précarité de la santé maternelle.
La sécurité alimentaire est fortement menacée ; les familles vulnérables sont soutenues par la faible production agricole et les produits importés notamment le riz, l’huile, le sucre souvent fournis par les émigrés qui apportent un important soutien à la population surtout pendant la période de soudure.
 L’artisanat local est confronté à un certain nombre de difficultés notamment l’absence de structures de formation et d’encadrement, la faible rentabilité financière découlant de la faible demande locale, les difficultés d’accès aux crédits.
N.B :

  • Le tourisme offre un secteur d’avenir avec ses réserves fauniques à côté des sites historiques à Koussan, Soutouta, …nécessité de valoriser notre patrimoine culturel.
    − L’accès aux crédits pour financer les projets est également une priorité
  • CONCLUSION
    Plusieurs contraintes ont été pointées dans la prise en charge du développement au niveau local :
    – le manque d’attractivité de certaines collectivités locales déshéritées qui, en dépit des interventions des nombreuses agences et projets dédiés au développement local, ne disposent pas d’un niveau d’infrastructures et d’équipement critique leur permettant de soutenir un minimum d’activité économique (absence de secteur secondaire et de secteur tertiaire) ;
  • la modicité des ressources financières des collectivités locales ;
  • Les déficiences dans le pilotage du développement au niveau local liées aux ressources humaines : non décentralisation des services de l’Etat, …
    Le département de Goudiry n’est pas en reste mais il compte s’agripper à la rame de l’émergence, par la réalisation de projets structurants, grâce à l’Etat, aux partenaires au développement (avec l’appui des nombreux migrants) et aux associations telles que l’ADS mais aussi par la mutualisation des ressources et des idées entre communes, départements et à travers les pôles territoires.